Peur d’accoucher ou tocophobie ?

Avoir peur d’accoucher

Bien qu’il soit admis que la grossesse, la naissance soient des moments de bonheur intense lorsque la grossesse est désirée, on devrait être dans une phase d’épanouissement totale et ne vivre que des événements positifs dans le fait de devenir une future maman.

Cette vision collective rend tabous les moindres désordres psychologiques et émotionnels traversés par la maman en devenir.

Et en même temps, il est normal qu’il y ait des angoisses, des sources d’anxiété face à un état nouveau et inconnu que l’on découvre, qui nous fait peur que ce soit au niveau de la grossesse comme de l’accouchement.

Où est la limite entre la peur d’accoucher et la tocophobie ?

Dans certains cas, cette période hormonalement complexe, active la fragilité psychique de la future maman. Cela peut raviver des événements douloureux, refoulés voire oubliés.

Tu l’as certainement remarqué, enceinte, l’ascenseur émotionnel peut monter aussi vite qu’il peut descendre voire x10 qu’en temps normal. Et c’est ok ✅

Sauf que parfois ses angoisses , ses peurs primitives génèrent une anxiété faisant craindre à la future maman son effondrement psychologique.

Peur ou phobie d’accoucher ?

On peut même exprimer un refus de la grossesse jusqu’à vouloir l’interrompre et un refus de l’accouchement. Étape pourtant inévitable quand on est enceinte…

L’anxiété et ces angoisses extrêmes vont perdurer durant toute la grossesse et se traduire par une peur intense et extrême de l’accouchement.

C’est là que d’une peur « normale » on passe à une peur « irrationnelle » par son intensité, sa constance, son côté gênant dans le parcours de la maternité, excessif qui en fait l’ensemble des caractéristiques d’une phobie.

La tocophobie

Un peu d’étymologie : Tokos (accouchement en grec) et Phobos (peur en grec) ont donné lieu à la terminologie Tocophobie (ou tokophobie, on le trouve aussi écrit comme ça).

La tocophobie est la peur extrême, la phobie d’accoucher. C’est un désordre psychologique comme une autre phobie.

Et comme les autres phobies, la solution, celle que les phobiques appliquent en première intention c’est l’évitement.

Cette solution ne peut absolument pas être appliquée lorsqu’on est enceinte parce que la naissance est inévitable !

Comment fait-on avec une tocophobie ?

Le problème est que la future maman va quand même essayer d’éviter inconsciemment ou consciemment, d’accoucher. Et cela va se traduire par des comportements à risques pour l’enfant à venir et pour la maman.

On trouve chez des mamans tochophobes : des excès de sport, des conduites à risques, et une forte demande pour une césarienne de convenance qui n’est pas sans risque, même si elle évite d’accoucher par voie basse.

Les signes ne sont pas toujours évidents à détecter pour confirmer une tocophobie mais c’est un ensemble de comportements qui peuvent alerter.

Les facteurs de risque de la tocophobie

On peut noter un terrain“favorable“ à la tochophobie, sans pour autant généraliser, sur des femmes ayant eu des troubles anxieux hors grossesse, vécu un traumatisme, des antécédents d’abus s3xuels, un manque d’estime de soi, l’isolement social, la peur de ne pas être accompagnée, la peur de la douleur, l’inquietude pour le bébé, la primiparité, le fait d’avoir vécu un accouchement traumatique, ou une première expérience douloureuse et mal vécue (césarienne imprévue ou d’urgence, extraction aux instruments, épisiotomie) et un SSPT.

80% des femmes ont peur d’accoucher et c’est ok

Sur ces 80%, 10 à 15% auront une tocophobie (niveau intense) et 6% une tocophobie niveau très intense.

Détecter la tocophobie pour accompagner

Ce n’est actuellement pas assez connu, pourtant le nombre de tochophobies est en augmentation. Il est donc important d’en parler, de communiquer sur son ressenti car des accompagnements sont efficaces.

En fait, la première personne qui peut être alertée c’est la sage-femme qui te suit car elle connaît la tochophobie et est en mesure de la détecter (enfin si elle connaît). Elle sera à même d’orienter vers les personnes compétentes : psy, psychiatres et hypnothérapeutes.

L’hypnose est réputée pour traiter les phobies et tout ce qui relève de l’inconscient et donc les problématiques de l’irrationnel. Un.e hypnothérapeute spécialisé.e dans la périnatalité sera la personne la plus adaptée pour vaincre cette phobie.

✨LA PEUR D’ACCOUCHER EST NORMALE MAIS LA PHOBIE NON ✨ La tocophobie est en augmentation constante. C’est une peur irrationnelle et extrêmement anxiogène d’accoucher.

👉L’anxiété chez la future maman est souvent incomprise car une future maman devrait être heureuse et joyeuse mais on est loin de la vérité ! On ne vit pas dans un monde de bisounours ! Alors des questionnements oui, des peurs et parfois de l’anxiété oui mais quand tout cela est temporaire mais pas permanent.

⭐️Si tu ressens une anxiété élevée, la peur d’accoucher, il faut en parler. Te faire accompagner. Psychologues, psychiatres et hypnothérapeutes sont des personnes qualifiées pour agir sur l’anxiété et les phobies.

👉Une tocophobie et/ou une anxiété importante pendant la grossesse mènent trop souvent à des dépressions post-partum accentuées par l’effondrement hormonal.

⭐️Parle ! Confie-toi ! Ne reste pas seule avec ta détresse et ta peur car tu n’es pas seule !

Et pour toi ? Ça se passe comment la peur ? Tu ressens de l’anxiété ?

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