C’est quoi ?
Selon la définition de l’OMS, on parle de deuil périnatal lorsque des parents perdent leur bébé entre 22 semaines d’aménorrhée et le 7e jour après sa naissance.
Dans les faits, on utilise ce terme pour les bébés décédés avant l’âge d’un an.
Cela concernerait, en France, plus de 7 000 familles par an sur les 738 000 bébés nés en France en 2021.
Un deuil périnatal survient à la suite d’une grossesse qui n’a pu être menée à son terme, soit par un décès in utero, soit par une IMG ou suite à la naissance d’un bébé non viable ou pour d’autres raisons qui vont conduire au décès soit à la naissance ou dans les 7 jours qui suivent sa naissance.
La terminologie
Parange : parents d’un bébé ange
Mamange : maman d’un bébé ange
Bébéange : bébé décédé en cours de grossesse ou après sa naissance
Bébé arc en ciel : bébé né après le décès de son.ses frère.s ou soeur.s
Beaucoup de pétitions sont en cours pour que ces termes soient reconnus et intégrés dans le dictionnaire et soutenus par des personnalités comme Brigitte Macron. Vous pouvez les soutenir en les retrouvant sur change.org
Le tabou
Personne n’a envie de savoir que l’on peut perdre son bébé pendant la grossesse, à l’accouchement ou après sa naissance.
Alors comment en parler, car les parents en ont besoin, quand certains (l’entourage, certains soignants) ne souhaitent pas entendre ?
Le deuil périnatal n’est pas assez reconnu comme un deuil tout court. Même aux yeux de la loi. Manque de reconnaissance sociale.
Dans le cas d’une perte pendant la grossesse, le bébé n’est pas considéré comme tel, par beaucoup de gens, comme un être vivant parce qu’il n’est pas né.
Une « fausse » couche, une IVG, une PMA qui échoue, nécessitent aussi un travail de deuil. C’est un deuil périnatal.
Le ressenti
C’est sortir de l’hôpital sans bébé alors que le monde continu de tourner et le soleil se lever.
Que tu as juste envie de hurler et de dire que pour toi, le monde vient de s’écrouler et que ton bébé est mort.
On dit que la perte d’un enfant est le pire deuil.
Les parents se sentent seuls, démunis, brisés, culpabilisent, en colère face à cette injustice, dans le déni pendant une période et souvent incompris. Une dépression est courante.
On sous-estime la douleur des parents, la reconnaissance de cet enfant.
Ce qu’on ne sait pas
- On va perdre des amis (parce que la mort fait peur)
- La lactation fonctionnera même avec des médicaments
- Que le post-partum est encore plus difficile sans bébé dans les bras
- Que le poids de la culpabilité est insoutenable et le plus difficile à s’en défaire
- Que l’entourage proche se sent mal à l’aise à parler de bébéange et évite le sujet
- Que les parents ont besoin de temps (seuls et entourés) pour surmonter le deuil.
Ce qui peut aider
Certains rituels sont importants dans le travail de deuil (liste non exhaustive) :
- Faire un coffret de souvenirs
- Organiser les obsèques
- Nommer le bébéange et utiliser son prénom dans les conversations
Se rapprocher d’associations spécialisées et intégrer des groupes de parole :
Se faire accompagner par des soignants et/ou des thérapeutes spécialisés.
La maternité ne se définit pas par le nombre d’enfants que tu tiens dans tes bras mais par le nombre d’enfants présents dans ton coeur.