Un peu d’Histoire
Avant le XXème siècle, il était d’usage de couper le cordon dès que les battements du cordon avaient cessé et que l’enfant avait respiré plusieurs fois. Et à cette époque, les femmes accouchaient chez elles.
À partir du XXème siècle, dès que les femmes sont venues accoucher à l’hôpital, le clampage s’est fait de plus en plus tôt, d’abord pour optimiser la prise en charge des bébés en détresse respiratoire ou prématurés puis ensuite pour réduire le temps passé en salle de naissance afin de la libérer plus vite.
Le constat pour les prématurés
Le Cochrane a publié une étude qui a démontré que le clampage tardif sur les prématurés (30 secondes après la naissance du prématuré) leur était bénéfique contrairement aux pratiques actuelles tendant à le faire immédiatement pour prendre en charge le bébé rapidement.
Le clampage tardif pour les prématurés réduiraient le risque de décès du bébé avant sa sortie d’hôpital et moins de bébés avaient de risque de saignements dans le cerveau .
Des études sont en cours car les données de temps sont encore incertaines, qu’en est-il si on attend plus de 30 secondes ? Quel serait le meilleur délai ?
La « traite » du cordon
La difficulté pour les prématurés ou les bébés qui nécessitent une prise en charge immédiate, c’est que 30 secondes peuvent être trop longues.
Dans le cas où le clampage tardif est impossible à mettre en œuvre (du fait d’une nécessité de réanimation immédiate du bébé), une autre technique peut se substituer à la pratique du clampage tardif : c’est ce que l’on appelle le « umbilical cord milking » ou « traite du cordon » consistant à amener manuellement le sang du placenta en direction du nouveau-né afin d’augmenter le volume sanguin du fœtus en un moindre temps et de ce fait, le prendre en charge plus rapidement tout en ayant donné les mêmes bénéfices que ceux du clampage tardif !
Les avantages
On s’est aperçu que 30% du volume sanguin manquait à la naissance du bébé et que ce volume restait dans le placenta.
Attendre à minima 2 minutes permet de retourner au bébé une grande partie du volume sanguin qui lui manque.
Cela lui permet d’avoir un maximum de facteurs de croissance et d’éviter des carences en fer et une anémie.
L’idéal si on peut, c’est d’attendre que le cordon soit blanc, vidé de son sang.
Dans les faits
Le clampage tardif du cordon est une recommandation de l’OMS et de l’ILCOR. En effet, l’OMS recommande le clampage tardif du cordon (entre 1 et 3 minutes) chez tous les nouveau- nés.
L’arrivée depuis quelques années du label IHAB dans nos maternités, qui a pour but de favoriser le contact mère-enfant en mettant en œuvre le peau-à-peau immédiat à la naissance, ne favorise paradoxalement pas le clampage tardif du cordon. En effet, dans les croyances aujourd’hui, le clampage tardif nécessite de positionner le nouveau-né en position déclive (plus basse) par rapport au niveau du placenta, et donc ne permet pas le peau-à-peau immédiat à la naissance. Or, il faut savoir que la position du nouveau-né pendant le clampage tardif ne modifie pas le volume de sang transféré.
Dans la pratique
Après avoir lu un mémoire de sage-femme sur le clampage tardif du cordon, son étude a fait ressortir que :
- Le clampage tardif n’était pas inscrit dans les protocoles de la maternité (100% des établissements recensés dans l’étude)
- Que les sages-femmes en avaient entendu parlé dans leur études, pour les prématurés ou l’avaient découvert dans les projets de naissance
- Que 63% de ces sages-femmes clampent quasiment immédiatement après la naissance, 27% 30 secondes après, 9% 1 minute après…