C’est quoi ?
On l’appelle le losange de Michaelis, du nom de l’obstétricien qui s’en servait pour évaluer la capacité du passage de la tête d’un bébé dans le bassin d’une femme.
Ce losange est présent naturellement au bas de ton dos entre les deux fossettes sacro-illiaques et au-dessus du sillon inter-fessiers et ressort plus ou moins selon les humains.
On la voit particulièrement quand on se penche en avant. (Pas besoin d’être enceinte ou en plein travail pour la voir)
Le losange est normalement régulier et symétrique avec une largeur de 10cm et une hauteur de 10 à 12cm.
S’il n’est pas symétrique ou l‘axe transversal <9cm va indiquer un bassin étroit.
À quoi sert-il ?
Le losange de Michaelis a un double rôle :
1️⃣ Cette partie de l’os (incluant le coccyx) recule pendant le deuxième stade du travail, repoussant ainsi la dernière partie de l’intestin grêle
2️⃣ Augmente l’ouverture du bassin pour permettre à bébé d’avoir un maximum d’espace pour retourner ses épaules
Son rôle est donc capital pour obtenir la position optimale pour la naissance de bébé.
L’aberration
Comme le rappelle la Haute Autorité de la Santé, en France, en majorité les femmes accouchent allongées sur le dos, dans ce qu’on appelle la position gynécologique.
Cette position est une aberration.
Même en retirant une partie de la table gynécologique, lors des accouchements, le bas de ton dos n’est pas dans le vide ! Tes fesses peut-être, mais ce n’est pas suffisant…
En tout cas il reste une partie qui reste appuyée, alors que cette partie est extrêmement importante. La position gynécologique ne fait pas profiter au fœtus des effets de la gravité. Elle ralentit l’accouchement et augmente le risque de complications. Elle est surtout très douloureuse et inconfortable pour la femme qui accouche.
Ce que dit la HAS
La Haute Autorité de la Santé, dans ses recommandations de bonnes pratiques visant à un “accouchement normal” publiées en 2017 rappelle qu’au Royaume-Uni, selon le NICE (l’Institut National pour la Santé), “il existe un haut degré de preuve quant au fait que la position allongée sur le dos lors du second stade du travail augmente le risque d’extraction instrumentale, augmente la douleur et pourrait augmenter le taux d’anomalies du rythme cardiaque fœtal.
À quand l’application de ces directives ?
Il existe également un haut niveau de preuve indiquant que la posture du ‘quatre pattes’, lors du second stade du travail, diminue la douleur rapportée par les patientes sans effet délétère sur le devenir maternel ou néonatal”.
Selon l’OMS, toutes les femmes devraient avoir la possibilité de choisir la position dans laquelle elles veulent accoucher.
Pourquoi l’application des ces recommandations de la Haute Autorité de Santé, du NICE, de l’OMS mettent tant de temps à être dans les protocoles de toutes les maternités ?
C’est chacune d’entre nous qui pouvons changer les choses !
En étant informée, tu peux refuser cette aberration.
C’est toi qui peut changer les choses quand tout est prouvé que ce que l’on te propose (ou on t’oblige) est anti-physiologique !
Maintenant, tu disposes des arguments pour refuser la position gynécologique et c’est valable avec ou sans péridurale.